Le basson

Le basson est un instrument de musique de la famille des bois, qui apparaît à la fin du XVIe siècle en Italie sous le nom Fagotto.

Basse de la famille du hautbois, il est formé d'un long tuyau de perce conique en bois précieux (érable, palissandre, ...) d'environ 2,5 mètres replié sur lui-même, que l'instrumentiste tient sur le côté droit, le pavillon (appelé aussi bonnet) orienté vers le haut. Les deux branches sont reliées entre elles par une culasse en forme de U très serré. L'anche double est fixée au bout d'un court tuyau de cuivre appelé bocal.

Les origines du basson sont très anciennes. Les instruments à anches doubles ont surtout été utilisés dans la civilisation égyptienne, au Moyen-Orient ainsi qu’en Asie. Mais il faut attendre le Moyen Âge pour retrouver des traces des ancêtres du basson, nommé la douçaine.

Jusqu'en 1650, un grand nombre d'instruments différents coexistent, sans pour autant posséder des noms précis ni appartenir à des catégories bien définies. Cependant, la première référence au basson remonte en 1602, en Italie, où on l'appelle alors fagotto.

Il est probable que le nom de fagot provienne du fait que les « deux morceaux de bois sont liés et fagottés ensemble » (Mersenne). Quant au mot basson, il viendrait de basse; l'encyclopédie de Diderot mentionne le terme « basson de hautbois ».

À cette époque, il existe plusieurs tailles d’instruments. Les instruments les plus graves peuvent atteindre plus de trois mètres de long. Ils sont difficiles et malaisés à manipuler et à jouer. Les facteurs ont alors l'idée de relier deux branches accolées en parallèle à l’aide d’un tuyau afin de diminuer la longueur de l’instrument.

Les perces sont très rudimentaires et les emplacements des trous sont définis sans calculs précis. Le système de clétage n’existe pas encore : les trous sont fortement écartés et ne tombent pas sous les doigts. Les différentes transformations du basson vont s'effectuer en plusieurs étapes.

C’est au cours du XVIIIe siècle que le rôle de soliste du basson est important. De nombreuses sonates et concertos sont écrits à cette époque. Vivaldi, par exemple, lui consacre près de quarante concertos. Durant cette période, le basson évolue peu. Le clétage n’est pas encore inventé mais on commence à réfléchir à son évolution et à imposer la main droite en bas et la main gauche en haut, laissé alors au choix du musicien.

Le XIXe siècle est assurément la grande époque de la facture des instruments à vent.

De très nombreux facteurs procédent à des modifications de l'instrument. Cependant, l'évolution de l'instrument est freinée par les musiciens eux-mêmes. En effet, il existe une certaine pesanteur naturelle qui défavorise les changements trop radicaux. Les musiciens savent combien de temps et de travail nécessite un changement de doigtés.

C’est à cette époque que commence la différenciation entre les deux systèmes.

Aujourd'hui, il existe deux types de bassons : le basson système français et le basson système allemand. Ce dernier rencontre de plus en plus de succès chez les bassonistes… même les français.

Principales différences entre les deux instruments :
le bois utilisé : le basson français est en palissandre, le basson allemand (système Heckel) en érable,
la perce est un peu plus large pour le basson allemand,
le pavillon (bonnet) du basson allemand est légèrement piriforme comme le cor anglais ou le hautbois d'amour,
le clétage et les trous ne sont pas conçus de la même façon, beaucoup de doigtés diffèrent,
l'anche est gougée, taillée et effilée différemment.
Deux marques coexistent pour le basson français : Buffet-Crampon et Selmer.

Heckel, Püchner, Moosmann, Schreiber, Adler, Mönnig, Sonora, Hüller, Amati, Fox et Yamaha comptent parmi les principaux fabricants de bassons système allemand.

Progressivement et particulièrement ces dernières années, le système allemand s’est imposé dans le monde entier, même en France et dans certains pays latins, où le basson français était fortement implanté.

Le basson allemand semble alors plus fiable et plus facile à jouer dans le grave. De plus, avec l'internationalisation du monde de la musique et donc la recherche d'un son orchestral uniforme, les chefs d'orchestres préfèrent le basson allemand, car le timbre de ce dernier est beaucoup plus rond et se fond donc mieux à la masse orchestrale. Aujourd’hui, le conflit entre les deux systèmes semble s’être calmé, et les deux instruments cohabitent, lorsque le basson allemand n’est pas en position de monopole. La France est l'un des rares pays à proposer la spécialisation sur les deux instruments. Le basson français a eu un illustre représentant en la personne de Maurice Allard. Il faut préciser que le basson français est encore très apprécié pour les concertos même si le basson allemand système Heckel est préféré pour sa facilité d'émission. Ce qui veut dire qu'il est plus facile de jouer fort et de maîtriser le son.

A propos de la pratique actuelle du basson, il faut parler d'un retour au basson baroque qui est encore très enseigné et mis en avant.

La contribution la plus populaire du basson est sans doute son rôle du "Grand père" dans Pierre et le loup de Sergueï Prokofiev. Mais des pièces lui ont cependant été spécialement consacrées:

1. Quelques concertos

Johann Christian Bach
Concerto pour basson, 2 hautbois & cordes en si bémol majeur, T. 288/1
Concerto en mi bémol majeur pour basson & orchestre, T. 288/4
Johann Nepomuk Hummel, Concerto en fa majeur, W 75
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto en si bémol majeur, K. 191
Antonio Vivaldi, 39 concertos pour le basson
Carl Maria von Weber
Andante e Rondo ungarese en ut mineur, op. 35
Concerto en fa majeur, op. 75
Sir Edward Elgar, Romance pour basson & orchestre, op. 62 (1910)
Ermanno Wolf-Ferrari, Suite-Concertino en fa majeur, op. 16 pour basson, 2 cors & cordes (1933)
Heitor Villa-Lobos, Ciranda das Sete Notas, pour basson & orchestre à cordes (1933)
Charles Koechlin, Silhouettes de comédie, op. 193 (12 pièces, 1942-43)
Paul Hindemith, Concerto pour trompette, basson et orchestre à cordes (1949/1952)
André Jolivet, Concerto pour basson, harpe, piano & cordes (1954)
Sofia Gubaidulina, Concerto pour basson et cordes graves (1975)

2. Quelques œuvres pour basson & piano

Charles Koechlin, 3 Pièces, op. 34 (1898-1907); Sonate, op. 71 (1918-19)
Camille Saint-Saëns, Sonate pour basson et piano en sol majeur, op. 168 (1921)
Paul Hindemith, Pièces (1941)
Henri Dutilleux, Sarabande et cortège (1942)
Mario Castelnuovo-Tedesco, Sonatine, op. 130 (1946)
Alexandre Tansman, Sonatine (1952), Suite (1960)
3. Quelques autres compositeurs du XXe siècle

Quelques compositeurs ayant écrit plusieurs œuvres pour basson :

Victor Bruns (1904-1996)
Eugène Bozza (1905-1991)
Bjørn Fongaard (1919-1980)
Jean Françaix (1912-1997)
Pierre Max Dubois (1930)
Chiel Meijering (1954)
Yuri Kasparov (1955)
Terje Lerstad (1955)
Michel Lysight (1958)
Robert Rønnes (1959)

https://www.youtube.com/watch?v=5HPCTMcbwM8

Ca ne doit pas être commode à porter!

Je connais "figures de note" !

Ce qu'ils disent pas, c'est qu'après avoir joué quelques minutes, ils doivent poser verticalement leur basson sur un tapis et y a toute la bave qui coule, des litres je vous dis c'est dégueulasse ! j'ai déjà vu en attendant mon cours de musique de chambre, ca m'a un peu dégoûté la première fois que j'ai vu ca. Et finalement, l'élève faisait ca tout le temps, de la façon la plus normale du monde.
Ca doit pas être terrible dans une salle de concert au milieu de l'orchestre, tu mouilles ton voisin

Voilà pour l'anecdote quand même vaut mieux savoir avant d'apprendre le basson rien que pour ca, moi j'ai pas très envie

Pianoline a écrit:

Je connais "figures de note" !

Ce qu'ils disent pas, c'est qu'après avoir joué quelques minutes, ils doivent poser verticalement leur basson sur un tapis et y a toute la bave qui coule, des litres je vous dis c'est dégueulasse ! j'ai déjà vu en attendant mon cours de musique de chambre, ca m'a un peu dégoûté la première fois que j'ai vu ca. Et finalement, l'élève faisait ca tout le temps, de la façon la plus normale du monde.
Ca doit pas être terrible dans une salle de concert au milieu de l'orchestre, tu mouilles ton voisin

Surtout actuellement!

Dans une mesure moindre, on a le même problème à la flûte. C'est pour ça qu'on doit la nettoyer régulièrement pendant qu'on joue

Il existe maintenant des flûtes anti condensation en résine qui évite ce problème mais elles sont chères hélas

Pour ne pas surcharger le fil "Mozart", voici la fameuse sonate KV 492 pour basson et violoncelle,
que j'avais oubliée ! et re-merci Joachim  
Très beau. Cette sonate est aussi jouée, j'ai vu sur Internet, par 2 violoncelles. Ca doit avoir moins "d'allure".

https://youtu.be/fZFQcanE5uI

A la ré-écoute, il est évident que le son si particulier du basson "occulte" à l'oreille celui du violoncelle. Pour moi, tant pis, par d'importance, c'est d'abord écrit pour le basson..

Belle découverte pour moi!!...suis étonné de l'avoir ignorée complètement...probablement très très peu enregistrée et proposée en microsillon ou cd?
La version pour 2 violoncelles me plairait bien aussi ...peut être la trouve t'on dans la discographie abondante du célèbre duo slave

La video de figure de notes sur le contrebasson m'a donné envie d'écouter le concerto pour la main gauche de Ravel, merci

Pour Jean :
J'ai trouvé une adaptation de cette ravissante sonate ,pour deux violoncelles, le problème, sans fustiger les amateurs qui "postent", c'est que là vraiment ce n'est pas beau... : Les amateurs sont trop amateurs, ils font des fausses notes, on entend des enfants dans la salle etc...
Je n'ai rien contre le fait que les gens postent tout et n'importe quoi, on est libres...
Mais, il faut aussi parfois savoir se ré-écouter, garder une captation pour son petit cercle d'amateurs et de famille, et être un peu raisonnable...
Pour le moment, je n'ai rien trouvé d'autre....

Je vais discuter avec mon ami Jean (l'autre, celui qui est ici ), du concert qu'il va donner (flûte traversière), et de ses cours pour les bassons.
Pourquoi cher La_pendule, as-tu lâché le basson pour la clarinette ? Etait-ce à cause du son qui envahissait de façon trop grave ton environnement avec les enfants (ça retentit, un basson !!), ou "l'encombrement", tout simplement, de l'instrument ? Et le désir de changer de son, tout "bêtement".
Pour Jean, mais il me le redira, avoir loupé d'un cheveu le 1er prix basson du Conservatoire de Paris, puis obtenu le 1er de celui d'Angers... De fil en aiguille, étant prof de musique, il en a eu un peu ras-le-bol du basson etc....
Et après s'être mis au piano (j'admire d'ailleurs !, mais indispensable pour la composition), il s'est plongé avec un talent incroyable dans le monde de la flûte traversière. Je crois qu'il ne regrette pas le basson, il le trouvait un peu réducteur pour progresser (beaucoup moins d'oeuvres possibles).
Merci beaucoup pour ta réponse !

Moi j'étais passé de la clarinette à la flûte traversière, avec un passage par le saxophone ténor, je n'ai jamais fait de basson Et je me suis remis à la clarinette en parallèle de la flûte d'ailleurs.

Le basson, c'est comme le violoncelle : je n'ai jamais voulu m'y mettre car j'ai la flemme d'apprendre la clé de fa

La_pendule a écrit:

avec un passage par le saxophone ténor, je n'ai jamais fait de basson

J'ai dû confondre .. Cela dit le saxo ténor, bonjour le "bruit" aussi........

La_pendule a écrit:

je n'ai jamais voulu m'y mettre car j'ai la flemme d'apprendre la clé de fa

Pourtant, elle est facile, cette clé, tu plonges juste de quelques notes en-dessous de la clé de sol...

C'est plutôt la synchro des deux clés que tu n'aimais pas (comme le piano), si j'ai bien tout suivi...

Y a pas de clé spécialement difficile, ce ne sont que des emplacements de notes par rapport à une portée, mais comme je connais la clé de sol par coeur depuis 30 ans, c'est trop imprégné et du coup c'est pas évident de se réhabituer à d'autres positionnements, la force de l'habitude

C'est vrai je pense ce que tu dis... "Il est peut-être un peu tard", malgré ton jeune âge. Encore que tu vois, Brassens s'est mis au piano assez tardivement (tu me diras, pour pouvoir composer mieux qu'à la guitare et puis c'était son métier !).
Je pense que cette fichue synchro des deux clés (des deux mains, donc), enfin bref apprendre la clé de fa pour la jouer avec la clé de sol (très souvent en accompagnement), c'est à mon humble avis enfant que ça se "fiche dans le crâne", ou alors il faut être drôlement motivé et avoir le temps (or toi tu as le boulot et les enfants).
Le pire, c'est que une fois qu'on a acquis "les automatismes", ça ne devient plus que du déchiffrage main après main (bien sûr tout dépend de la difficulté de la partition ! ), et comme on a du "par coeur" des deux côtés, le cerveau fait son boulot. (C'est-à-dire qu'il assemble le tout en dissociant).

Pour la flûte à bec basse je joue en clé de fa, mais j'ai appris les doigtés par coeur par rapport à la clé de fa, mais je lis les notes de la clé de sol dans ma tête, donc je n'entends pas ce que je lis, mais ça me choque pas plus que ça

La_pendule a écrit:

donc je n'entends pas ce que je lis, mais ça me choque pas plus que ça

Je ne me vois pas faire ça au piano....

Eh oui, mais je suis habitué avec la clarinette: comme c'est un instrument transpositeur, de toute façon je ne joue pas ce que je lis

Pour en revenir au basson qui est le thème du sujet : lui n'est pas transpositeur, mais il a de toute façon un doigté particulier, comme la flûte à bec alto, tout est décalé, car c'est son doigté qui est transposé.

J.S.Bach - Sonata in g-minor, BWV 1029

1. Vivace
2. Adagio
3. Allegro

바순. 이지현 (Bn. Ji hyun, LEE)
피아노. 문정재 (Pf. Jung jae, Moon)